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.Alors qu’il les regardait danser, la cloche retentit dans l’Aile B, et ce fut le matin.C'était un piège.Son mécanisme n’était en aucune façon clair dans l’esprit de Cleve – mais il n’avait aucun doute quant à son but.Billv irait dans la ville ; bientôt.La cellule dans laquelle il avait commis un meurtre l’attendait déjà, et de tous les sinistres endroits que Cleve avait vus dans cette agglomération de charniers, la minuscule cellule inondée de sang était certainement le pire.Le garçon ne connaissait sûrement pas le sort qui lui était réservé ; son grand-père lui avait menti par omission quand il lui avait parlé de la ville, s’étant bien gandé de dire à Billy quelles qualifications étaient requises pour exister dans cet endroit.Et pourquoi ? Cleve retourna à la conversation ambiguë qu’il avait eue avec l’homme dans la cuisine.Ces histoires dechange, de marché, de retour.Edgar Tait avait regretté ses péchés, n'est-ce pas ? Il avait décidé, à mesure que les années s’écoulaient, qu’il n’était pas l’excrément du Diable, que revenir au monde ne serait pas une si mauvaise idée.Billy était en quelque sorte l’instrument de ce retour.— Mon grand-père ne t’aime pas, dit le garçon quand on les eut enfermés de nouveau après le déjeuner.Pour la deuxième journée consécutive, toutes les activités et les récréations avaient été suspendues, tandis qu’on enquêtait, cellule par cellule, sur la mort de Lowell et sur celle de Nayler – qui avait succombé à ses blessures le matin même.— Vraiment ? dit Cleve.Et pourquoi donc ?— Il dit que tu es trop curieux.Dans la ville.Cleve était assis sur la couchette supérieure, Billy sur la chaise adossée au mur d’en face.Les yeux du garçon étaient injectés de sang ; un tremblement faible, mais constant secouait son corps.— Tu vas mourir, dit Cleve.Quel autre moyen de lui annoncer ce fait sinon en parlant franchement ?— J’ai vu… dans la ville…Billy secoua la tête.— Parfois, tu parles comme un fou.Mon grand-père dit que je ne devrais pas te faire confiance.— Il a peur de moi, voilà pourquoi.Billy eut un rire plein de dérision.C’était un bruit fort laid, qu’il avait appris, devina Cleve, de Grand-Père Tait.— Il n’a peur de personne, rétorqua Billy.—… peur de ce que je verrai.De ce que je te dirai.— Non, dit le garçon avec une comïction absolue.— C’est lui qui t’a dit de tuer Lowell, n’est-ce pas ?Billy leva la tête dans un geste saccadé.— Pourquoi as-tu dit ça ?— Tu n’as jamais voulu le tuer.Peut-être leur faire un peu peur à tous les deux ; mais pas les tuer.C’était l’idée de ton cher grand-père.— Personne ne me dit ce que je dois faire, répondit Billy.(Son regard était de glace.) Personne !— D’accord, concéda Cleve, peut-être t’en a-t-il convaincu, hein ? T’a dit que c’était pour venger l’honneur de la famille.Quelque chose comme ça ?De toute évidence, cette remarque avait porté ; le tremblement de Billy s’était intensifié.— Et alors ? Et s’il l’a fait ?— J’ai vu l’endroit où tu vas finir, Billy.Un endroit qui n’attend que toi… (Le garçon regarda Cleve mais ne fit pas mine de l’interrompre.) Seuls les assassins occupent cette ville, Billy C’est pour ça que ton grand-père est là.Et s’il peut se trouver un remplaçant – s’il pâment à accomplir un nouveau meurtre –, il sera libre.Billy se leva, le visage en furie.Toute trace de dérision avait disparu.— Que veux-tu dire : libre ?— De revenir au monde.De revenir ici.— Tu mens…— Demande-le-lui.— Il ne me trahirait pas.Son sang est mon sang.— Tu crois qu’il s’en soucie ? Après cinquante années passées dans cet endroit à attendre une chance d’en sortir ? Tu crois qu’il a quelque chose à foutre de la façon dont il va se tirer ?— Je vais lui rapporter tes mensonges… dit Billy.Sa colère n’était pas entièrement dirigée contre Cleve ; il y avait un certain doute apparent dans son attitude, un doute que Billy s’efforçait de refouler.— Tu seras mort, dit-il, dès qu’il se sera rendu compte que tu essaies d’empoisonner mon esprit contre lui.Tu le verras, alors.Oh oui ! Tu le verras.Et tu regretteras de tout ton cœur de l’avoir vu.Il n’y avait apparemment aucune issue.Même si Cleve parvenait à convaincre les autorités de le transférer avant la tombée de la nuit (ce qui n’était guère probable ; il lui faudrait revenir sur tout ce qu’il avait dit au sujet du garçon – leur affirmer que Billy était un fou dangereux ou quelque chose de ce genre ; pas question de leur dire la vérité), même s’il réussissait à atterrir dans une autre cellule, une telle manœuvre ne lui garantissait aucune sécurité.Le garçon avait dit qu’il était fait d’ombre et de fumée [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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