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.Les petites choses qui vivent dans les fourmilières ?— Exactement, dit Andrew.Il fit trotter ses doigts dans le sable pour imiter la marche des fourmis.— Mais elles seraient incapables de construire un édifice pareil, protesta Homer.Elles sont stupides.— Plus maintenant, dit Andrew.Homer demeura pétrifié et sentit un frisson de terreur le parcourir.— Plus maintenant, répéta Andrew.Elles ne sont plus stupides.Tu comprends, il était une fois un homme du nom de Joe.— Un homme ? Qu’est-ce que c’est que ça ? interrompit Homer.Le robot eut un petit gloussement, comme s’il se moquait gentiment de Homer.— Les hommes étaient des animaux, dit-il.Des animaux qui marchaient sur deux pattes.Ils nous ressemblaient beaucoup, à ceci près qu’ils étaient de chair et que nous sommes de métal.— Vous voulez sans doute parler des websters, dit Homer.Nous connaissons ces créatures, mais nous les appelons des websters.Le robot hocha lentement la tête :— Oui, les websters étaient peut-être des hommes.Il y avait une famille qui portait ce nom.Ils habitaient de l’autre côté de la rivière.— Il existe un endroit qui s’appelle la Maison Webster, dit Homer.Sur le Mont Webster.— C’est là , dit Andrew.— Nous l’entretenons, dit Homer.C’est un lieu sacré pour nous, mais nous ne savons pas exactement pourquoi.C’est une tradition qui s’est perpétuée.il faut entretenir la Maison Webster.— Ce sont les websters, lui dit Andrew, qui ont appris aux Chiens à parler.— Personne ne nous a appris à parler, fit Homer sèchement.Nous avons appris tout seuls.Nous nous sommes développés au cours des âges et nous avons enseigné la parole aux autres animaux.Andrew, le robot, hochait la tête d’un air songeur.— Dix mille ans, dit-il.Non, plus près de douze.Ou peut-être onze.Homer se taisait, il sentait le poids des années qui pesait sur les collines.les années qu’avaient connues le soleil, et la rivière, et le sable, et le vent, et le ciel.Et Andrew aussi.— Vous êtes vieux, dit-il.Vous vous souvenez d’un temps si éloigné ?— Oui, dit Andrew.Je suis l’un des derniers robots de fabrication humaine.On m’a forgé quelques années avant leur départ pour Jupiter.Homer gardait le silence, mille pensées tumultueuses s’agitaient dans son cerveau.L’homme.un mot nouveau.Un animal qui marchait sur deux pattes.Un animal qui avait fabriqué les robots, appris aux Chiens à parler.Et, comme s’il lisait dans la pensée de Homer, Andrew dit :— Vous n’auriez pas dû vous tenir à l’écart.Nous aurions pu travailler ensemble.Nous l’avons fait jadis.Nous y aurions gagné les uns et les autres.— Nous avions peur de vous, dit Homer.J’ai encore peur de vous.— Oui, dit Andrew.C’est bien ce que je pensais.Je suppose que c’est Jenkins qui vous a habitués à avoir peur de nous.Oh ! il était malin, Jenkins.Il savait que vous deviez partir de zéro.Il savait que vous ne deviez pas traîner le souvenir de l’Homme comme un boulet.Homer ne répondit rien.— Et nous, dit le robot, nous ne sommes rien de plus que le souvenir de l’Homme.Nous faisons ce qu’il faisait, mais plus scientifiquement, car, comme nous sommes des machines, nous sommes forcément scientifiques.Nous sommes plus patients aussi que l’Homme, car nous avons l’éternité devant nous et lui n’avait que quelques années.Andrew traça deux lignes sur le sable, puis deux autres perpendiculaires aux deux premières.Dans le carré inachevé en haut et à gauche, il traça une croix.— Tu crois que je suis fou, dit-il.Tu te figures que je dis n’importe quoi.Homer se tortilla sur le sable.— Je ne sais que penser, dit-il.Après tant d’années.Andrew traça du doigt un rond dans le carré central.— Je sais, dit-il.Toutes ces années, vous les avez vécues dans un rêve.Avec l’idée que les Chiens étaient les animateurs du bal.Et les faits sont difficiles à comprendre, difficiles à concilier avec cette croyance.Tu ferais peut-être aussi bien d’oublier ce que je t’ai dit.Les faits sont parfois pénibles.Le robot doit s’appuyer sur eux, car c’est la seule base de travail qu’il possède.Nous ne pouvons pas rêver, nous, tu sais.Nous n’avons que les faits.— Voilà longtemps que nous avons dépassé le stade des faits, dit Homer.Non pas que nous ne les utilisions jamais ; si, cela nous arrive.Mais nous avons d’autres méthodes : nous nous servons de notre intuition, des horlas, nous écoutons.— Vous n’avez pas l’esprit mécanique, dit Andrew.Pour vous, deux et deux ne font pas toujours quatre, mais pour nous ils doivent toujours faire quatre.Et je me demande parfois si la tradition ne nous aveugle pas.Je me demande quelquefois si deux et deux ne peuvent pas faire quelque chose d’un peu supérieur ou d’un peu inférieur à quatre.Ils se turent tous deux et leurs regards se tournèrent vers la rivière, dont le sillon argenté traversait la verdure.Andrew traça une croix dans le coin en haut a droite, un rond en haut au milieu, et une croix au centre en bas.Puis, du dos de la main, il effaça tout.— Je ne gagne jamais, dit-il.Je suis trop fort pour moi.— Vous me parliez des fourmis, dit Homer.Vous me disiez qu’elles n’étaient plus stupides.— Oh ! oui, dit Andrew.Je te parlais d’un homme du nom de Joe
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