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.N’essayez pas de le noyer ni de l’assommer.Laissez-le réintégrer cette enveloppe mortelle.Je garderai le revolver braqué sur lui jusqu’à ce que vous ayez eu le temps de disparaître de la scène, et lui et moi aurons une petite conversation sur ce qui l’attend.— Je comprends.— Alors, si je dois quand même l’abattre, très bien.Je le ferai.Je le mettrai dans la malle en espérant que personne n’entende la détonation.Qui sait ? Ce serait possible.— Mon Dieu, je vous laisse avec ce monstre, vous vous rendez compte ? David, pourquoi ne pas nous attaquer à lui sitôt le soleil couché.— Non.Absolument pas.Cela voudrait dire une lutte psychique totale ! Et il peut s’accrocher suffisamment à son corps pour prendre son vol et nous laisser tout bonnement à bord de ce bateau qui sera en mer toute la nuit.Lestat, j’ai réfléchi à tout cela.Chaque détail du plan est crucial.Nous voulons le surprendre au moment où il est le plus faible, juste avant l’aube, avec le bateau sur le point d’accoster si bien que, dès l’instant où il aura regagné son corps mortel, il pourra débarquer tout content.Il faut que vous me fassiez confiance : je saurai maîtriser ce gaillard.Vous ne savez pas à quel point je le méprise ! Si vous vous en doutiez, peut-être ne vous inquiéteriez-vous pas le moins du monde.— Soyez certain que je le tuerai quand je le retrouverai.— Raison de plus pour qu’il débarque de son plein gré.Il voudra avoir de l’avance et je lui conseillerai de faire vite.— La chasse au gros gibier.Je sens que je vais adorer cela.Je le retrouverai.Même s’il se cache dans un autre corps.Quel merveilleux jeu cela va être.»David resta un moment silencieux.« Lestat, il y a évidemment une autre possibilité…— Laquelle ? Je ne vous comprends pas.»Il détourna les yeux comme s’il cherchait à choisir les mots justes.Puis il me regarda droit dans les yeux.« Nous pourrions détruire cette créature, vous savez.— David, vous êtes fou de même envisager… ?— Lestat, à nous deux nous pourrions y parvenir.Il y a des moyens.Avant le coucher du soleil, nous pourrions détruire ce monstre et vous seriez…— N’en dites pas plus ! » J’étais furieux.Quand je vis la tristesse sur son visage, l’inquiétude, le désarroi moral évident, je poussai un soupir, je me rassis et je pris un ton plus doux.« David, dis-je, je suis Lestat le Vampire.C’est mon corps.Nous allons le récupérer pour moi.Pendant un moment, il ne répondit pas, puis il hocha longuement la tête et dit dans un murmure : « Oui.Exact.»Un silence s’abattit entre nous, durant lequel je me mis à passer en revue chaque étape du plan.Quand je relevai les yeux vers lui, il semblait tout aussi songeur, plongé même dans de profondes réflexions.« Vous savez, dit-il, je crois que tout ira sans accroc.Surtout quand je me souviens de la façon dont vous me l’avez décrit dans ce corps-ci.Gauche, emprunté.Et, bien sûr, nous ne devons pas oublier quel genre d’humain il est : son âge véritable, sa façon classique d’opérer, pour ainsi dire.Hmmm.Il ne va pas m’arracher ce revolver des mains.Oui, je crois vraiment que tout va se passer comme prévu.— Moi aussi, dis-je.— Et, ajouta-t-il, tout bien considéré, ma foi, c’est notre seule chance ! »CHAPITRE 22Pendant les deux heures suivantes, nous continuâmes à explorer le navire.Nous devions impérativement pouvoir nous y cacher pendant la nuit, quand James rôderait peut-être sur les divers ponts.Pour cela, il fallait bien connaître les lieux et je dois avouer que ma curiosité concernant le bateau était extrême.Nous quittâmes le calme du gril pour regagner la partie principale du paquebot, en passant devant bien des portes de cabines avant d’arriver à la mezzanine circulaire, avec son village de boutiques de luxe.Puis nous descendîmes un grand escalier, nous gagnâmes et traversâmes une vaste piste de danse pour arriver au grand salon ; de là nous rencontrâmes d’autres bars à l’éclairage tamisé, chacun avec ses étendues de moquette et sa musique électronique qui vous cassait les oreilles, puis nous longeâmes une piscine intérieure autour de laquelle des centaines de passagers déjeunaient à de grandes tables rondes ; nous sortîmes ensuite pour trouver une autre piscine à l’air libre où des gens se faisaient bronzer dans des fauteuils de plage, sommeillant ou lisant leurs journaux ou des livres de poche.Nous finîmes par tomber sur une petite bibliothèque, pleine de lecteurs paisibles à côté d’une salle de jeu plongée dans l’ombre, qui ne devait ouvrir que quand le navire aurait quitté le port.Là s’alignaient des rangées de machines à sous encore éteintes et des tables de black jack et de roulette.Un moment, nous jetâmes un coup d’œil dans la salle de cinéma, ce qui nous permit de constater qu’elle était énorme, même si seulement quatre ou cinq spectateurs regardaient le film sur un écran géant.Venaient ensuite un autre salon, puis un autre encore, les uns avec des fenêtres, les autres plongés dans l’obscurité, et un beau restaurant auquel on parvenait par un escalier en colimaçon.Un troisième encore – lui aussi fort bien aménagé –, accueillait les clients des ponts inférieurs.Nous descendîmes, passant devant la cabine qui me servirait de cachette.Et là nous découvrîmes non pas un mais deux centres de remise en forme, avec leurs appareils de culture physique et leurs salles où l’on nettoyait les pores de la peau avec des jets de vapeur.Nous découvrîmes au passage le petit hôpital avec des infirmières en blouses blanches et des chambres brillamment éclairées ; à un autre endroit nous remarquâmes une grande pièce sans fenêtre pleine d’ordinateurs devant lesquels plusieurs personnes travaillaient en silence.Il y avait un institut de beauté pour femmes et un établissement similaire pour hommes.À un endroit, nous aperçûmes une agence de voyage et, plus loin, ce qui semblait être une sorte de banque.Nous suivions toujours d’étroites coursives dont nous ne parvenions pas à voir le bout.Nous cheminions sans fin entre des murs et des plafonds d’un beige terne.Une moquette de couleur hideuse cédait la place à une autre.Parfois les motifs modernes criards nous sautaient aux yeux avec une telle violence que c’était tout juste si je n’éclatais pas de rire.Je perdis le compte des nombreux escaliers dont nous gravîmes les marches capitonnées.Je n’arrivais plus à distinguer une batterie d’ascenseurs d’une autre.Partout où je regardais, il y avait des portes de cabines numérotées.Les tableaux et les gravures encadrés étaient fades et indiscernables les uns des autres.Je dus maintes et maintes fois consulter les plans pour déterminer exactement où je me trouvais et où je pourrais aller maintenant, ou comment éviter de tourner en rond, comme cela semblait être le cas.David trouvait cela extrêmement amusant, surtout qu’à presque chaque tournant nous rencontrions d’autres passagers, perdus eux aussi.Six fois au moins, nous aidâmes ces très vieilles personnes à trouver leur chemin vers tel ou tel endroit.Pour ensuite nous reperdre nous-mêmes
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