[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Ce jeune garçon apprend depuis un an ou deux l’art de la médecine tout autant que celui de la guerre.Yusuf, nous devons te placer là où tu seras le plus utile.Y vois-tu un inconvénient ?— Tout ce qui plaira à Votre Majesté, répondit Yusuf.Et j’apporte avec moi, de la part de mon maître et du noble Berenguer, évêque de Gérone, plusieurs coffres emplis de remèdes qui pourront être utiles.— Bien.Nous devons nous demander, dit Don Pedro, vu le délai fort long que nécessite une guérison, s’il convient de renvoyer chez eux quelques-uns des malades.On veillerait sur eux jusqu’à ce qu’ils soient assez remis pour revenir.Je parle bien entendu de ceux qui nous sont le plus précieux, sur le champ de bataille et ailleurs.Nous aimerions votre avis sur ce point.— La question est délicate, dit l’homme qui avait parlé le premier.Si nous renvoyons une galée chargée de malades, il nous reste plus de provisions pour les autres.Nous pourrions y être contraints si la contagion continuait à se répandre.Mais si nous n’avons plus de nouveaux malades, nous n’aurons pas besoin des réserves supplémentaires que cela dégagerait.— Ils seront mieux soignés chez eux qu’ici au camp, dit un des autres nobles.— C’est vrai, mais la traversée leur sera pénible.— Nous allons devoir étudier attentivement les chiffres et nous reposer la question dans quelque temps, dit le roi.Le navire qui a amené notre pupille est rapide et spacieux.Qu’il soit aménagé pour transporter au moins deux douzaines de malades.Il devra rester au port une autre semaine avant que nous prenions une décision.— Il repartira pour Barcelone, Votre Majesté ? demanda l’un des hommes assis à sa gauche.— Non, pour Valence.Les malades les plus chers à mon cœur devraient rentrer à Valence.Nous attendons vos futurs rapports, dit-il en se levant.Remarquant à nouveau la présence de son pupille, il ajouta :— Tu te considéreras sous les ordres de ce gentilhomme, Yusuf, dit-il en désignant celui qui avait parlé en premier.Yusuf n’eut pas le temps de réagir que déjà il accompagnait le gentilhomme en question, qui se révéla être le médecin du roi.— Que sais-tu au juste ? lui demanda-t-il alors qu’ils se dirigeaient vers la tente qu’ils partageraient avec quatre autres membres de son équipe.— Eh bien, señor, j’ai étudié une année entière avec mon maître, qui est médecin, et je l’ai assisté.— De quelle manière ?Yusuf s’efforça de lui répondre le plus précisément possible.— Je vois qu’il t’a enseigné des choses utiles.J’aimerais aussi connaître le contenu de ton coffre.Quand il arrivera, tu en sortiras chaque ingrédient, me le nommeras, m’en expliqueras l’usage et me diras comment il convient de l’administrer.Je saurai ainsi où tu en es sur la route de la connaissance.Prépare-toi à avoir beaucoup de travail et peu de repos.Tu apprendras ainsi que nous, les cuisiniers et Sa Majesté en personne sommes bien les seuls de ce campement à faire autre chose que de s’amuser.Ceux qui étaient malades l’étaient vraiment beaucoup.La tente vers laquelle on escorta Yusuf était emplie de l’odeur puissante de la fièvre et de la déshydratation.Il y avait là des hommes ravagés par la fièvre : ils grelottaient et poussaient des cris, en proie au délire.Certains s’étreignaient le front ou le frappaient à coups de poing avec l’espoir insensé d’en chasser les élancements.— Alors, que ferais-tu d’eux ? lui demanda le médecin du roi.— Je leur donnerais des potions destinées à vaincre la fièvre et atténuer leurs douleurs, j’essaierais de les faire boire et j’épongerais leur tête et leurs épaules, dit-il sans hésiter pour avoir observé Raquel et s’être comporté ainsi au cours des derniers mois.— Pourquoi ?— Parce qu’ils sentent la fièvre et le manque d’eau, señor.Ils semblent aussi souffrir de violents maux de tête.— Bien.Ah, si nous en avions une centaine comme toi… Tu t’occuperas des hommes de cette tente et un serviteur t’assistera.Marc ! appela-t-il, et immédiatement quelqu’un souleva le rabat de la tente pour permettre au médecin de s’en aller et à lui-même de rentrer.Le serviteur était un homme grisonnant dont la peau était brûlée par le vent et le soleil comme celle des marins.Il boitait de manière prononcée.Il posa un œil expérimenté sur Yusuf et sourit.— Bonjour, maître.Je m’appelle Marc.— Et moi, Yusuf.Es-tu blessé ? demanda-t-il en regardant sa jambe tordue.— On ne peut pas vraiment parler de blessure.J’ai reçu un carreau d’arbalète juste au-dessus du genou.C’était il y a longtemps, ajouta-t-il.À Valence.On m’a retiré du champ de bataille pour que je veille sur les malades.J’ai eu de la chance de ne pas être renvoyé dans mes foyers.J’ai passé là toute ma vie, dit-il en adressant à Yusuf un regard méprisant à peine voilé.— Si tu as passé tout ce temps auprès des malades et des blessés, c’est moi qui ai de la chance aujourd’hui.— Je suis à vos ordres, dit Marc d’une voix sans expression.Yusuf le regarda et comprit qu’il attendait effectivement ses ordres.Il se tourna vers les hommes allongés sur des lits et des paillasses bien alignés.Visiblement, ils souffraient tous beaucoup.— Qu’est-ce que tu me suggères ? demanda-t-il, affolé.— Ce n’est pas à moi de le dire, répondit Marc avec froideur.Vous pensiez à quoi ?— Qui sont les plus malades ? J’aimerais commencer par eux.— Vous ne le voyez pas ?— Pas comme toi, dit Yusuf.Je ne les connais pas et je n’ai pas ton expérience.— Vous savez au moins ça.Ces deux-là, ajouta-t-il en désignant des soldats qui frissonnaient, balbutiaient et secouaient la tête en tous sens.Avez-vous apporté avec vous une substance qui puisse les guérir ?L’homme et le jeune garçon se retirèrent dans une partie isolée de l’infirmerie et fouillèrent dans le coffre que l’on avait destiné à ce groupe-ci.Puis Marc vit le panier de Yusuf contenant ses remèdes.— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-il en prenant dans sa main un petit flacon cacheté de cire.— C’est réservé aux douleurs les plus pénibles.Une goutte dans du vin coupé d’eau calme instantanément quasiment toute souffrance.Mon maître en donne trois avant l’arrivée du chirurgien et de sa lancette.— Et si vous en donnez quatre ?— Je n’en suis pas certain, mais cinq peuvent tuer [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • coubeatki.htw.pl