[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.— Il me semble très plaisant.Et assez beau, comme je vous l’ai déjà dit.— Vous êtes prudente dans vos louanges.— Il est difficile de le connaître.Il me semble malheureux – non point par nature, mais à cause de circonstances que nous ne comprenons pas.Pourquoi connaît-il tous ces gens ? Qui sont-ils pour lui ?— Ne dites pas cela, je vous en prie, fit Isabel en se mordant la lèvre.J’ai l’impression d’être entourée de comploteurs et de conjurés.Je ne sais qui est l’ami et qui est l’ennemi, car tous deux sont flatteurs et serviles.Tous, hormis vous.Pensez-vous que lui aussi ne songe qu’à la richesse ?Elles furent interrompues par l’entrée de la gouvernante.— Je vous ai apporté de l’eau fraîche.Désirez-vous autre chose, madame ?— Merci, fit Isabel d’un air vague.Maîtresse, connais-tu bien Bellmunt ?— Oh oui, madame.Je l’ai rencontré dans l’autre propriété de Sa Seigneurie.Et Doña Sanxia parlait fréquemment de lui.Il l’adorait, vous savez.Sa voix se changea en un chuchotement plein de respect.— Oui, il l’adorait.Et elle le lui rendait bien.Don Guillem est un homme étrange, très froid – pas un mari pour une telle femme.Et Don Tomas aurait donné sa vie pour elle.Malheureusement, elle est morte, ajouta la femme de l’intendant en reprenant sa voix normale.— Merci, dit dame Isabel.Nous ne désirons rien de plus.Sur ce, elle s’allongea sur le lit, les yeux tournés vers le plafond, fort peu satisfaite de cette conversation.Une fois que la chaleur du jour eut diminué, dame Isabel – de très mauvaise humeur – monta dans la litière, et la procession repartit.L’interruption fut aussi brusque qu’inattendue.Un nuage de poussière s’éleva à l’horizon, rapidement suivi par une douzaine de cavaliers qui foncèrent sur eux au triple galop.En quelques secondes, ils furent entourés de toute part.Le meneur de cette troupe saisit les rênes de Castanya.— Tomas de Bellmunt ? demanda-t-il.— C’est moi, fit Tomas avec raideur.Et vous êtes ?— Je vous arrête au nom de Sa Majesté pour crime de haute trahison et divers autres crimes qui vous seront spécifiés.Emparez-vous de lui ! ordonna-t-il à ses hommes.CHAPITRE XIIIPrès de la berge de la rivière Ter, en amont de la ville de Gérone, trois hommes – un grand soldat au visage sombre, un marchand carré à la face rougeaude et un jeune homme à l’allure honnête – étaient assis à l’ombre en ce vendredi matin.Leurs chevaux paissaient à quelque distance de là.— Quand parlerons-nous aux autres ? Demain ? demanda le jeune homme avec l’air soucieux d’un lieutenant responsable d’une entrevue de généraux.— Pas à la réunion, dit le gros marchand.Ils seront offensés.En tant que membres du Conseil, ils penseront qu’ils auraient dû prendre part à la décision.Croyez-moi.Et s’ils sont offensés, nous ne pourrons compter sur eux quand la situation s’aggravera.— Nul ne prendra part à la décision, intervint l’homme de haute stature.Sa voix rauque tranchait avec le calme de la campagne.— Cette décision, c’est ma prérogative et celle de nul autre.Je suis le Glaive.— Allons, fit le gros homme avec un air de bonne humeur.Ça vaut pour la populace, ça, mais nous sommes seuls à présent.Nous travaillons pour une cause commune et un objectif commun.Vous ne prendrez pas de décision sans nous, mon ami.Et toutes nos décisions peuvent être discutées.— En vous adressant à moi, vous direz monseigneur, ou le Glaive, répliqua le soldat.Nous ne sommes ni égaux ni amis.— Glaive, mon ami, vous pouvez être remplacé.Personne ne vous a vu jusqu’à aujourd’hui – à votre demande, je vous le rappelle.Il en est d’autres qui prendraient volontiers votre place.Il continua de sourire de la plus aimable des façons, mais le jeune homme vit l’acier briller dans ses yeux.— Vous regretterez ces paroles, dit platement le Glaive.Le jeune homme les regarda l’un après l’autre.— Don Pedro arrive ce matin, attiré ici ainsi que nous… que vous l’aviez projeté, messeigneurs.— Pas tout à fait, corrigea le gros homme assez joyeusement.La fin de Doña Sanxia fut des plus infortunées.Elle n’aurait pas dû sortir la nuit alors que la confusion était à son paroxysme.Quelqu’un aurait dû la garder bien à l’abri derrière une porte close.Il regarda ses compagnons, soupesant le blâme.— Sa mort a sans profit suscité l’attention.Le jeune homme rougit de confusion, comme s’il s’agissait là d’une attaque personnelle.— Je n’étais pas dans les confidences de la dame, se défendit-il un peu sèchement.Romeu s’occupait de ces détails.— Elle a endossé un habit de religieuse, dit le Glaive.Elle a mal agi et c’est la raison de sa mort.— Ah oui ? fit le gros homme.Vous en êtes sûr ?— Cette maison est un abîme de corruption, et en rien la maison du Seigneur, dit le Glaive.De l’abbesse à la dernière des servantes.Elle n’aurait pas dû y pénétrer.Elle a été jugée.— Ah, fit le gros homme, je vous comprends.Bon… Baltier se consolera sans peine, et nous survivrons à sa perte.Elle se laissait trop facilement dominer pour que l’on pût lui faire confiance.Il regarda autour de lui.— Je propose que nous réunissions le Conseil ce soir même, que nous dévoilions notre stratégie et présentions le Glaive.— Non ! s’écria le Glaive.Dévoilez notre stratégie si vous le désirez, flattez le vulgaire s’il le faut, mais je n’apparaîtrai pas tant que le moment ne sera pas venu.— Et quand cela sera-t-il ?— Quand je recevrai la Parole, dit le Glaive.Sur ce, il siffla sa monture, l’enfourcha et s’en alla.— Il semble prendre son rôle très au sérieux, dit le gros homme.— Je le crains, fit le plus jeune, l’air sombre.— Allons, il y a des remèdes pour cela.Il y en a pour tout, d’ailleurs, sauf pour la mort.— Je suis tout de même inquiet quant à ce qui est du Conseil.Ils pensent qu’ils devraient avoir autant de pouvoir que leurs dirigeants.— Ne vous tracassez pas, dit l’autre.Ils ont une fonction très utile à remplir.Quand Don Fernando prendra sur le trône la place qui lui est due, il aura besoin de pendre quelques personnes pour la mort de son frère et de son malheureux petit neveu.Ils seront là à point nommé.En nombre suffisant, n’êtes-vous pas d’accord ?Peu de temps avant que les cloches ne sonnent sixte, avant que la ville ne s’apaise pour préparer le repas du midi, une petite procession – le capitaine de la garde épiscopale, monté sur un bel étalon, deux officiers de rang inférieur et deux gardes à pied – suivait Isaac et Yusuf dans les rues de la ville [ Pobierz całość w formacie PDF ]

  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • coubeatki.htw.pl