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.— Mise à feu dans deux minutes.Tous systèmes fonctionnels.Dernière séquence enclenchée.Je regrette que vous ne puissiez pas rester.Pouvez-vous me donner certaines de ces raisons, par ordre d’importance ?— Pas en deux minutes, Hal.Continue le compte à rebours.Je t’expliquerai tout plus tard.Il nous restera encore plus d’une heure… ensemble.Hal ne répondit pas.Le silence se prolongea, sans fin.On avait sûrement dépassé l’annonce de la dernière minute…Curnow regarda le cadran.Mon Dieu, se dit-il, Hal n’a pas fait l’annonce ! A-t-il arrêté le compte à rebours ?La main dans sa poche, il tripotait le coupe-circuit, indécis.Qu’est-ce que je fais ? Je voudrais que Floyd dise quelque chose, bon Dieu, mais il a probablement peur d’empirer les choses…J’attends jusqu’à la dernière seconde – non, ce n’est pas si grave, disons une minute de plus – alors je lui règle son compte et nous passons en manuel…De loin, de très loin, un hurlement ténu leur parvint, comme le son d’une tornade au delà de l’horizon.Discovery se mit à vibrer, puis ils furent effleurés par le retour de la gravité.— Feu, dit Hal.Pleine poussée à T plus quinze secondes.— Merci, Hal, répondit Chandra.48.Au-dessus de la face nocturneHeywood Floyd était désorienté.Il ne reconnaissait plus la salle de contrôle de Leonov, qu’il avait toujours connue en apesanteur et, de même, les événements qui venaient de se passer avaient pour lui quelque chose d’irréel, lui donnaient l’impression d’un cauchemar au ralenti sorti d’un film d’horreur classique.Il n’avait connu pareille situation qu’une fois dans sa vie, lorsqu’il s’était trouvé à l’arrière d’une voiture partie dans un dérapage incontrôlable.Il avait eu alors le même sentiment d’impuissance, accompagné de cette pensée : cela n’a pas vraiment d’importance, ce n’est pas à moi que cela arrive.Une fois la mise à feu commencée, son humeur changea, et la réalité se remit en place.Tout se passait comme prévu, Hal les reconduisait sans encombre vers la Terre, et à chaque minute leur avenir paraissait plus sûr.Floyd se détendit, mais continua de surveiller ce qui se passait autour de lui.Il survolait pour la dernière fois – d’autres hommes reviendraient-ils un jour ? – la face nocturne de la plus grande des planètes, celle qui pourrait contenir un millier de globes comme celui de la Terre.Les vaisseaux avaient tourné sur eux-mêmes, de sorte que Leonov était placé entre Jupiter et Discovery, et que rien ne les empêchait de contempler le paysage mystérieux des nuages luminescents.Des douzaines d’instruments continuaient à sonder, mesurer, enregistrer, et Hal prendrait le relais quand ils seraient partis.Comme la crise était passée, Floyd « descendit » prudemment de la passerelle – comme il était étrange de sentir à nouveau son poids, même s’il ne pesait que dix kilos ! – et rejoignit Xénia et Katerina dans la cabine d’observation.À part le rouge sombre des lampes de secours, toutes les lumières étaient éteintes pour qu’ils pussent assister au spectacle le plus confortablement possible.Il eut un élan de pitié envers Max et Sacha, assis dans le sas, revêtus de leurs combinaisons, et qui ne pourraient rien voir.Il fallait qu’ils soient prêts à sortir au moment voulu pour aller couper les lanières fixant les vaisseaux l’un à l’autre, au cas où l’une ou plusieurs des charges explosives feraient long feu.Jupiter remplissait tout le ciel.Ils n’étaient qu’à cinq cents kilomètres, à peine, ne pouvant voir qu’une partie de sa surface – comme la Terre vue de cinquante kilomètres.À mesure que ses yeux s’habituaient à la lumière crépusculaire, dont la plus grande partie était renvoyée par la surface glacée d’Europe, Floyd distinguait de mieux en mieux les détails.Il y avait trop peu de lumière pour voir les couleurs, sinon une trace de rouge par-ci par-là , mais il voyait clairement la structure des bancs de nuages, et aperçut même le bord d’un petit cyclone, lequel ressemblait à une île de forme ovale et couverte de neige
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