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.— Et n’oubliez pas qu’il a fallu un demi-siècle avant que la Terre se porte au secours de Ceti 111, dit Betty Musgrave-Blake, bondissant sur ses pieds.Ce qui provoqua de nouveaux commentaires.— Ouais, le capitaine Tillek a raison.Il faut résoudre nos problèmes nous-mêmes.Impossible d’attendre la Terre.— T’es fou, Tubberman.— Assis et la ferme.— Cabot, continuons la réunion.Ses voisins forcèrent le botaniste à se rasseoir ; il repoussa leurs mains et croisa les bras avec défi.Tarvi Andiyar et Fulmar Stone se rapprochèrent discrètement.Sallah les regarda avec appréhension, sachant que la minceur de Tarvi cachait une force peu commune.Sean poussa Sorka du coude.— On l’a forcé à la fermer ; on va enfin pouvoir discuter.Je déteste ces meetings ; tout le monde fait de l’esbroufe, et ils ne savent même pas de quoi ils parlent.Levant la main pour demander la parole, Rudi Shwartz se redressa.— Si les grandes concessions pouvaient garder leur autonomie, comment pourrait-on organiser un gouvernement centralisé ? Est-ce que les grands domaines lui devraient obéissance ?— Il s’agit de répartir équitablement les vivres, le matériel et les locaux, plutôt que de… commença Joël Lilienkamp en se levant.— Tu veux dire qu’il n’y a pas assez de vivres ? lança une voix angoissée.— Pour l’instant, si, reprit Joël, mais si ces Chutes affectent toute la planète… nous avons tous vu les champs du Terminus, après.Et si les Chutes se reproduisent à intervalles réguliers, alors…Une femme poussa un gémissement consterné.— Alors, reprit-il, il faudra répartir justement ce que nous possédons.Je ne vois rien de mal à revenir pour un temps aux cultures hydroponiques.Cela nous a bien réussi pendant quinze ans sur les vaisseaux, non ? Nous pouvons recommencer.Ce défi, présenté avec entrain, fut diversement accueilli.— N’oubliez pas, mes amis, que les Fils n’affectent pas la mer, dit Jim Tillek avec une jovialité forcée.Nous pouvons vivre de la mer, et bien vivre.— Joël a raison, s’écria Mairi Hanrahan : nous pouvons adopter des méthodes de culture alternatives.Et tant que nous pourrons trouver dans la mer les protéines qu’il nous faut, tout ira bien.Je crois qu’il faut nous raidir devant la difficulté, au lieu de nous effondrer à la première anicroche.— Une anicroche, tu parles ! rugit Ted Tubberman.Je ne veux pas simplement survivre au jour le jour, claquemuré dans un abri en me demandant si ces trucs ne vont pas percer le toit pour me dévorer vivant !— Ted, je n’ai jamais entendu un adulte dire tant d’âneries, dit Jim Tillek.Notre nouveau monde nous pose un problème, et je ferai tout ce que je pourrai pour aider à le résoudre.Alors, arrête de râler et essayons de trouver des solutions.On est là pour rester, mon vieux, et on survivra !— Je suis d’avis de demander des secours à la Terre, dit quelqu’un, d’une voix calme mais ferme.Je trouve que nous aurons besoin des défenses que peut fournir une société sophistiquée, et d’autant plus que nous n’avons apporté que très peu de technologie avec nous.Et surtout si ces Fils reviennent régulièrement.— Une fois que nous aurons demandé de l’aide, nous serons obligés de l’accepter quand elle arrivera.— Lili, quelles sont les probabilités que la Terre nous envoie des secours ? demanda Jim Tillek.De nouveau, Ted Tubberman bondit sur ses pieds.— On n’est pas ici pour parier sur les probabilités ! Il faut voter ! Et, si ce meeting est vraiment démocratique, votons sur ma proposition d’envoyer un SOS aux Planètes Intelligentes Fédérées.— Je soutiens cette motion, dit un médecin, approuvé par plusieurs autres.— Rudi, dit Cabot, nomme deux autres assesseurs, et nous procéderons à un vote à main levée.— Tout le monde n’est pas là ce soir, remarqua Wade Lorenzo.— Ceux qui n’ont pas jugé bon d’assister à un meeting annoncé à l’avance devront se soumettre aux décisions de ceux qui y sont venus, répondit sévèrement Cabot, vigoureusement applaudi.Votons sur la motion proposée.Ceux qui sont d’avis d’envoyer un SOS aux Planètes Intelligentes Fédérées pour demander assistance, levez la main.Des mains se levèrent, comptées par les assesseurs, Rudi Shwartz notant les résultats.Puis Cabot demanda qui était opposé à l’envoi d’un tel SOS, et la majorité fut dépassée.Ted Tubberman se remit à vitupérer.— Vous êtes tous fous ! Impossible de vaincre ce truc par nous-mêmes.Aucun endroit n’est sûr sur cette planète ! Vous ne vous rappelez donc pas les rapports de l’EEE ? Toute la planète a été dévorée.Il lui a fallu plus de deux cents ans pour s’en remettre.Quelles chances avons-nous ?— Ça suffit, Tubberman, rugit Cabot.Tu as demandé un vote, tu l’as eu, et la majorité a décidé de ne pas demander d’aide à la Terre.De toute façon, notre situation est assez sérieuse pour nécessiter des mesures immédiates.« La première priorité est de fabriquer des revêtements métalliques pour protéger les bâtiments existants, quels qu’ils soient.La seconde est de fabriquer du HNO3, des cylindres et des pièces pour les lance-flammes.La troisième est d’économiser au maximum les vivres et le matériel.Un autre problème sera d’instaurer un système de guet dans toutes les concessions jusqu’à ce que nous ayons déterminé la fréquence et la répartition des Chutes.« Je propose de réintégrer temporairement dans leurs fonctions Emily Boll et Paul Benden.Le gouverneur Boll a su assurer l’indépendance et le ravitaillement de sa planète malgré un embargo spatial des Nathis qui a duré cinq ans.Et l’amiral Benden est de loin le plus compétent pour organiser une stratégie de défense efficace.« Je vous demande de voter à main levée immédiatement, et nous organiserons un référendum régulier dès que nous saurons combien de temps durera cet état d’urgence.Un murmure d’assentiment accueillit ces déclarations énergiques.— Nous votons à main levée sur l’adoption des priorités que je viens d’exposer, et sur la réintégration de l’amiral Benden et du gouverneur Boll dans leurs fonctions.Beaucoup levèrent immédiatement la main, tandis que d’autres hésitaient, puis, encouragés par la résolution de leurs voisins, se joignaient à eux, plus lentement.Bien avant que Rudi eût fini de compter, Cabot savait que la majorité était en faveur des mesures d’urgence.— Gouverneur Boll, amiral Benden, acceptez-vous ce mandat ? demanda-t-il d’un ton officiel.— C’était truqué ! vociféra Ted Tubberman.Truqué, je vous dis.Ils veulent seulement reprendre le pouvoir.Ses accusations s’interrompirent soudain : Tarvi et Fulmar le forçaient à se rasseoir.— Gouverneur ? Amiral ? dit Cabot, ignorant l’interruption [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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