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.Je ne sais plus combien de fois tu m’as dit que…Sa colère s’envola tout d’un coup, et, tendant la main, il lui caressa doucement la joue avec un sourire contrit.— Désolé, Rayon de Soleil, mais tu perds ton temps.Quoi que tu dises, nous ne taillerons pas davantage… ici… aujourd’hui.— Ce devrait être une décision commune, pas unilatérale, dit-elle, se demandant s’il faiblissait.Tu n’as jamais été aussi arbitraire, avant.Il eut un soupir de lassitude.— Voilà que je suis arbitraire, maintenant ! En tant que Grand Maître, ce n’est pas seulement ma partenaire que je protège en protégeant ta raison.— Je ne voulais pas que tu sois Grand Maître.— Tu me l’as fait savoir sans ambiguïté, dit-il, les yeux flamboyants.Il reprit aussitôt son calme.— Nous étions le meilleur duo qu’ait jamais eu la Ligue.J’ai vu le chiffre de nos tailles cumulées.Impressionnant !Soudain, il eut un sourire juvénile, et elle se sentit fondre en voyant refaite brièvement surface le Lars qu’elle connaissait si bien.— Maintenant, filons.Je ne veux pas risquer ta peau, ou la mienne.Ils rentrèrent à la Ligue, d’humeur beaucoup plus sereine.Entre-temps, l’avis de tempête avait été écouté, et les airbobs arrivaient au Hangar de toutes les directions.Lars appelait un assistant pour décharger leurs tailles, quand l’officier de vol lui tendit une unité-comm pour un appel prioritaire.— J’emporte nos cartons au Triage, dit-elle, comme il la regardait, dans l’expectative.Un instant, elle suivit des yeux sa haute silhouette qui se dirigeait vers la sortie la plus proche, l’appareil collé à l’oreille pour écouter la communication urgente.Nouvelle commande de noir ?Les tailles du Grand Maître étaient, elles aussi, prioritaires au Triage, et Killashandra apporta directement ses cartons à Clodine.Ignorant la nervosité initiale de la Trieuse, elle fit de son mieux pour être aimable.Mais l’importance de leurs tailles eut tôt fait de rétablir leur bonne entente d’autrefois.La cote des bleus aurait suffi à enchanter le Chanteur le plus désespéré.Une fois assurée d’un gain très confortable, Killashandra reprit conscience des contingences extérieures – comme les vibrations du crystal émanant de sa personne et de ses vêtements.Elle retourna chez elle d’un pas désinvolte.Poussant la porte, elle entendit le fluide radiant tomber dans la baignoire, et elle sourit.C’était vraiment sympa de la part de Lars.Un bain interminable, un bon repas, et elle redeviendrait normale.Enfin, aussi normale qu’une Chanteuse-Crystal pouvait l’être.Au moins, les brûlures et crampes du crystal avaient cessé.Une bonne taille avait suffi à la guérir.Dès qu’elle activa l’unité-traiteur, l’écran s’alluma et afficha le visage de Lars.— Killa ? Les bleus nous ont rapporté un beau paquet.— Zut, je voulais t’avertir moi-même, dit-elle, contrariée.— J’ai commandé à dîner.Si tu veux me tenir compagnie…Le ton hésitant de cette invitation lui parut atypique, mais elle apprécia que ce Grand Maître ne fût pas aussi autocratique que l’avait été Lanzecki.— Pourquoi pas ? répondit-elle gracieusement.Elle annula sa commande.Dîner avec Lars, et aussi, dîner avec le Grand Maître, évoquait des bribes de souvenirs, la plupart agréables.Considérant ses robes dans le placard, elle en prit une convenant à son humeur légèrement provocante, démêla ses cheveux embroussaillés et les coiffa avec goût.Il faudrait qu’elle se les fasse couper, se dit-elle.Ils l’avaient bien gênée dans les Chaînes, lui tenant chaud et l’empêchant souvent de voir ce qu’elle taillait en lui tombant dans les yeux.Elle scruta son visage : il avait retrouvé son hâle, et faisait paraître ses yeux plus brillants, et sans cette coloration jaunâtre qui commençait à en envahir le blanc.Elle se passa les mains sur les joues elles étaient toujours creuses ; et étaient-ce des rides de vieillesse, ces deux profonds sillons allant de son nez à sa bouche ? Elle grimaça pour les effacer.Puis elle fronça les sourcils.Elle paraissait plus vieille.Elle devrait faire très attention à ne plus abuser de son symbiote comme elle avait dû le faire pour avoir une tête pareille.La première chose qu’elle remarqua en entrant dans les locaux du Grand Maître, ce fut le bureau vide, vierge de tout dossier
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