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.— Oui, je sais, fit Harcourt.Mais voyons où tu as été touché…Il entreprit de délacer la soutane de l’abbé.— J’ai un onguent, proposa le Noueux.Nous allons en passer sur les blessures.Ce sera douloureux, mais les harpies se nourrissent de charogne et la plaie pourrait bien s’infecter.L’instant d’après, il revenait avec un flacon pris dans son sac.— A présent, cessez de glapir, lança-t-il à l’abbé d’un ton rude.Vous ne faites vraiment rien pour nous faciliter la tâche.Une fois la soutane retirée, ils virent que les jambes de l’abbé avaient été lacérées par les griffes de la harpie.Sur les épaules, là où elle avait planté ses crocs, le sang coulait.— Tiens-le bien, dit le Noueux à Harcourt.Cet onguent brûle en fait comme les feux de l’enfer, et il faut en passer sur toutes les blessures.L’abbé se mit à hurler et à se débattre ; Yolanda dut alors aider Harcourt à le maintenir.Finalement, l’abbé se redressa en grimaçant.— Vous auriez pu faire preuve d’un peu plus de douceur, reprocha-t-il en se tournant vers le Noueux.Quant à toi, tu as fait preuve de plus d’énergie qu’il n’en fallait, à mon avis.— C’était nécessaire pour agir vite.Et l’onguent doit être passé en frictionnant énergiquement.Harcourt remit sa soutane à l’abbé qui protesta :— Ça, je peux le faire tout seul !— Quel épouvantable patient, s’exclama le Noueux d’un air écœuré.Il n’a pas la moindre gratitude.Yolanda essuya son couteau dans l’herbe, puis sur sa robe tachée à présent de boue et de graisse.Elle donna un dernier coup de pied à la harpie qui roula sur le dos, une flèche plantée dans le côté.— Tout cela n’aurait pas été nécessaire si nous l’avions laissée tranquille, remarqua le Noueux.Elle serait morte de toute manière.(Il se tourna vers l’abbé.) On ne joue pas avec un serpent blessé, je vous avais averti.Mais avec votre satané sens de l’éthique chrétienne…— Depuis notre départ, tu n’as pas cessé de me lancer des remarques à propos du christianisme, dit l’abbé.Mais mon éthique chrétienne vaut bien la tienne.— Moi, je n’en ai aucune, répliqua le Noueux.Je suis un infidèle absolu de toutes les théologies.Je ne crois en rien ; mais on dirait que votre point de vue a changé, l’abbé.Le premier jour de notre aventure, vous vous en êtes pris à ce monticule avec votre massue sans même savoir si vous aviez devant vous un ennemi.Et voilà que vous vous portez au secours d’un de nos pires ennemis, sachant parfaitement que…— Tais-toi ! lança Harcourt.Pourquoi provoquer ainsi l’abbé sans raison ? J’ignore si ça te fait plaisir mais, pour l’amour de Dieu, cesse immédiatement ce petit jeu.— Le plus drôle, dit l’abbé, c’est qu’il ne le croit pas.Il prétend ne pas avoir d’éthique, mais il en possède une, même si elle paraît plutôt bizarre.Il se vante d’être un infidèle, mais c’est faux, et qui plus est…— Taisez-vous tous les deux, s’écria Harcourt.— Eh bien, fit Yolanda, à présent que nous sommes tous redevenus frères, que faisons-nous ?— Nous continuons, dit le Noueux.Cette région est dangereuse.Dès que la nouvelle de cette bataille se répandra, ils viendront de toutes parts.Des pillards, d’abord, certainement.— Nous fuyons constamment depuis que nous avons franchi cette rivière.Soit nous sommes traqués, soit nous avons peur, voilà tout.— De toute façon, reprit Harcourt, le Noueux a raison.Il va falloir marcher encore plus vite.Qu’en penses-tu, Guy ? T’en sens-tu capable ?— Je peux y arriver, affirma l’abbé en se redressant.Le pire, c’était cet onguent.Ça me brûle encore comme la griffe du diable.— Vos plaies sont profondes, reconnut Yolanda.Vos muscles vont se roidir.Il vaudrait mieux marcher aussi loin que possible.— Mais dans quelle direction ?— Vers l’ouest, toujours vers l’ouest, répondit Harcourt en espérant ne pas se tromper.19Bien avant le coucher du soleil, une pluie persistante se mit à tomber.Ils cherchèrent en vain un abri pour la nuit mais ne rencontrèrent aucune ruine, aucune grotte, aucune grange abandonnée, pas même un bosquet où trouver refuge contre l’averse.Après quelques heures, l’abbé montra des signes de défaillance.Parfois, ses jambes se dérobaient sous lui, ou bien il marmonnait pour lui-même, comme en plein délire.Harcourt et le Noueux l’aidaient de leur mieux tandis que Yolanda allait devant, comme à son habitude.— Il va bien falloir nous arrêter pour lui, dit le Noueux.Il a de la fièvre [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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